Amusez-vous, mais soyez prudent autour de l'eau

Par Nicole Gorham-Elder, juillet 2018

En cette période de l'année, rien ne vaut se rafraîchir dans un lac ou une piscine par une chaude journée estivale. Mais ce qu'on oublie, c'est que l'eau peut être dangereuse si l'on n'est pas un nageur d'expérience, et parfois même si on l'est.

Deux incidents qui sont arrivés à ma famille nous ont inculqué à chacun une saine prudence envers l'eau.

J'ai grandi sur l'île tropicale de Terre-Neuve et j'ai vécu à Trinity Bay avant de passer ma petite enfance à St-Anthony, la partie Nord où les Vikings ont débarqué. L'endroit est entouré d'une mer salée et froide qui n'offre pas, c'est le moins qu'on puisse dire, des conditions idéales pour la baignade.

Je connus mes premières expériences aquatiques dans une petite piscine communautaire que nous fréquentions, et où l'eau était à 22°. Comme je ne savais pas nager, je portais un dispositif de flottaison ceinturé, du type qui se noue autour du ventre et qui nous maintient au ras de l'eau, un peu comme un flotteur.

La ceinture n'était pas assez serrée et lors de mes ébats, la "flotte" se déplaça pour se retrouver dans mon dos, me retenant la face dans l'eau. Je me débattis pendant ce qui me parut une éternité jusqu'à ce qu'un des mes frères se pencha et me retourna de bord. Croyant simplement que je l'éclaboussais, il ne réalisa pas qu'il venait probablement de me sauver la vie.

Deux ans plus tard, lors d'un voyage de camping à l'Île-du-Prince-Édouard, nous passions une journée en famille à la plage lorsque j'eus la brillante idée de partir à la découverte sans en avertir mes parents. Je parcourus la place, et je manquai à l'appel pendant près de deux heures. On me croyait que je m'étais noyé. Je suis d'avis que ça là où débuta la calvitie de mon père et le grisonnement des cheveux de ma mère. Ce deuxième incident inspira mes parents à m'inscrire à des cours de natation. 

Après notre déménagement en Ontario en 1985, je suivis ces cours de natation. Même aujourd'hui, je ne suis pas un puissant nageur, mais je parviens à flotter.

J'ai peur de l'eau, surtout si je ne peux voir le fond. Dans l'océan je ne m'aventure pas là où l'eau m'arrive plus haut que la taille. Il y a une couple d'années, je me suis adonné à la planche à bras, et je porte toujours un gilet de sauvetage, même dans un mètre d'eau. Je respecte l'eau, et j'encourage tous mes amis qui ont des enfants de leur faire apprendre à nager, ce que je considère une habileté fondamentale.

Quelques faits troublants au sujet de la noyade:

• En Ontario, plus de la moitié des noyades surviennent en eau libre. 68% des noyades signalées se produisent dans des lacs et des rivières.
• Huit sur dix des victimes de noyade sont de sexe masculin.
• Les taux de noyade les plus élevés se retrouvent parmi la tranche des personnes âgées de 65 ans et plus

Source: lifesaving.ca

Il  y a plusieurs choses qu'on peut faire pour prévenir une noyade. Voici quelques tuyaux pour assurer votre sûreté aquatique.

Parents:

• Demeurez à portée de bras de vos jeunes enfants. Une noyade peut se produire en quelques secondes. Ne laissez jamais votre enfant sans surveillance, même brièvement; une noyade peut arriver en moins de temps qu'il n'en faut pour lire ce conseil. 
• Vous êtes un exemple pour vos enfants. Vos petits vous observent, voyez donc à porter votre gilet de sauvetage à bord de toute embarcation.
• Inculquez à vos enfants la sécurité nautique et l'importance de ne jamais se baigner seul ou en eau inconnue.
• Videz les pataugeoires immédiatement après usage et rangez-les à l'envers pour qu'elles ne recueillent pas d'eau.

https://www.sauvetage.qc.ca/

L'eau peut aussi poser des dangers pour les adultes, surtout les nageurs peu expérimentés, mais les nageurs chevronnés peuvent aussi se retrouver en difficulté. Au large, les courants sont puissants, et il peut y avoir un contrecourant. C'est pour cela qu'on doit toujours porter un gilet de sauvetage à bord de toute embarcation, qu'importe votre niveau de compétence comme nageur.

La nage et l'alcool ne font pas bon ménage

L'alcool réduit la vitesse à laquelle le cerveau traite l'information, abaisse la température du corps, vous rendant plus vulnérable à l'hypothermie, affecte votre perception des distances et peut vous porter à prendre des risques. royallifesaving.com.au 

J'encourage tout le monde à apprendre à nager et d'acquérir des compétences de survie aquatique, histoire de pouvoir jouir de tous les attraits de la saison estivale. On l'a bien mérité après un hiver frisquet, et même si le beau temps n'est pas là pour de bon, ne prenons pas de risques dans l'eau.