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Maya Spitz: j'ai grandi avec un goût des autres cultures et un désir de mieux les connaître
Ma famille est issue de deux cultures sorties des épreuves de la Seconde Guerre mondiale, et s'en alla vivre au sein d'une troisième culture qu'elle connaissait peu. Ma mère venait du Japon, mon père d'Allemagne, mais il venait d'émigrer au Canada. Il avait été formé comme mécanicien de précision pour Siemens mais, au Canada, il poursuivit ses études pour devenir enseignant.
Mes parents se connurent à Tokyo alors que mon père faisait la pause pour un tour du monde. Même s'ils ne savaient pas parler la langue de l'autre, il faut croire qu'ils trouvèrent le moyen de communiquer, puisqu'il la demanda en mariage trois jours après l'avoir rencontrée. Ils s'épousèrent un an plus tard lors d'une cérémonie Shinto traditionnelle et vinrent s'établir au Canada. Le premier emploi de mon père fut dans une champignonnière. Pour son deuxième boulot, il travailla au projet de l'Avro Arrow. Je fus élevée dans un foyer multiculturel qui m'a amené à apprécier les autres cultures et à vouloir les découvrir. Je fus même baptisée en l'honneur des Mayas parce que ma mère adorait leur culture.
Toute leur vie, mes parents eurent la manie des voyages, et en 1987, ma mère s'en alla visiter seule le pays centraméricain du Belize. Lorsqu'elle ne revint pas comme prévu, mon père s'y rendit en avion pour tenter de faire la lumière sur ce qui s'était passé. Les autorités locales et le gouvernement canadien ne s'inquiétaient pas du fait qu'on ne puisse la retrouver, un fonctionnaire canadien nous affirmant même qu'il estimait qu'elle avait pour intention de disparaître pour s'enfuir de sa famille. Ses restes furent trouvés à Belize huit ans plus tard, et il fut clair qu'elle avait été assassinée. L'affaire n'a jamais été élucidée.
Mes objectifs professionnels et mes études avaient toujours porté sur la science, mais cette expérience me poussa à devenir agente de police. Je ne voulais pas qu'aucune autre famille doive endurer ce que nous avions vécu, si je pouvais lui éviter cela. Mon père était fier de moi, même s'il s'inquiétait pour ma sûreté. Il demeura toute sa vie mon plus fidèle partisan et confident. J'espère avoir pu lui donner autant qu'il m'a donné.
J'étais aspirante-policière au Collège de police de l’Ontario lorsque je dus identifier les effets personnels de ma mère retrouvés auprès de sa dépouille. Ayant une formation scientifique, j'optai pour la Section de l'identité judiciaire, où je pourrais tirer parti de mes compétences policières et scientifiques pour donner réponse aux questions des familles sur leurs êtres chers. J'ai décroché ma maîtrise en toxicologie pendant que je travaillais pour la Police d'Ottawa, mais six mois plus tard, j'accouchai de ma fille, ce qui changea tout. Sachant combien sont précieux le temps et la famille, j'optai de travailler à temps partiel pour être à ses côtés, et à ceux de mon fils qui vint par la suite.
Je n'ai jamais regretté ma décision de mettre ma famille au premier plan, et ma carrière au second, mais j'ai donné le meilleur de moi-même à tous les deux. Je suis agente de la Police d'Ottawa depuis 26 ans. Dans chacune des sections où j'ai travaillé, je me suis toujours évertuée à aider les gens et à les traiter avec compassion, étant donné ce qu’ils traversent. Ce fut tellement plaisant d'aider les victimes à obtenir justice et de se sentir appuyées.
J'œuvre actuellement au sein de l'Unité de la santé mentale. Les questions de santé mentale et de bien-être atteignent les moindres recoins de notre collectivité. Qu'importe la race, le niveau de revenu, etc., la santé mentale ne fait pas la différence entre les gens, et je suis fière de pouvoir aider les gens et leurs proches, y compris des membres de la police, à traverser leurs jours les plus ardus et à s'en sortir.
Je crois que pour chacun de nous, notre plan de vie prend bien des tournures imprévues, dont certaines sont incontrôlables. Il n'est pas toujours évident de savoir comment se débrouiller et aller de l'avant. En tant que policière, je suis là pour aider et pour apprendre. Chacun a une histoire à raconter, il s'agit simplement d'écouter.