Une nouvelle initiative conjointe de distribution de naloxone pour sauver de plus nombreuses vies
Tout cela commença par une conversation avec nos partenaires de Santé publique Ottawa.
Que peuvent faire les policiers pour endiguer la crise croissante de surdoses d’opioïdes?
Chaque semaine, des agents du Service de police d'Ottawa (SPO) rencontraient un nombre alarmant de gens aux lèvres bleues et en état d'arrêt cardiaque, signes typiques d'une surdose d'opioïdes.
En dépit des meilleurs efforts de partenaires communautaires et des premiers intervenants, la crise s'est poursuivie.
Ensemble, James McGarry, sergent d'état-major de l'Unité des drogues du SPO et Kira Mandryk, Gestionnaire des programmes et services de santé sexuelle et de réduction des méfaits, Santé publique Ottawa, élaborèrent un plan visant à compléter les secours d'urgence prodigués aux victimes de surdose par les premiers intervenants. À l'instar d'autres problèmes médicaux menaçant la vie, une intervention précoce en cas de surdose d’opioïdes pèse lourd dans les efforts de sauvetage.
Avec l'appui du ministère de la Santé de l'Ontario, le SPO et Santé publique Ottawa fournissent aux agents de première ligne de précieuses trousses de naloxone supplémentaires pour qu'elles soient distribuées parmi les consommateurs d'opioïdes et leurs proches.
« La province fournit des trousses de naloxone aux organismes de santé publique dans le but de sauver des vies », dit le sergent d'état-major McGarry. « Mais nous voulions également les mettre à la disposition des familles et des proches de ceux qui sont vulnérables. »
Le programme pilote, lancé en août dernier, munit de trousses de naloxone les agents de première ligne, qui à leur tour les distribuent aux gens qu'ils rencontrent lors d'appels de service. Le nombre de trousses et les lieux où elles sont distribuées sont notés par les agents afin d'aider à identifier les zones où des démarches d'approche et d'intervention plus poussées sont susceptibles d'être les plus fructueuses. Depuis le début du projet, les agents ont distribué 76 trousses de naloxone auprès de résidents à risque de surdose, leurs familles ou leurs proches.
En 2020, le SPO intervint relativement à 542 cas de personnes en état de surdose; cette année-là, 84 personnes y laissèrent leur vie. Et ces chiffres ne cessent d'augmenter. En 2021, les agents répondirent à 622 appels liés à des surdoses; en 2022, il y eut 668 tels appels. Jusqu'ici en 2023, on a connu 194 appels de service liés à une surdose, et 24 personnes ont perdu la vie.
L'agent John Flores joua un rôle déterminant pour assurer la formation des agents de première ligne du SPO, l'entreposage des trousses dans diverses installations du SPO, et le suivi de leur emploi.
Depuis 2020, des agents ont employé la naloxone à 319 reprises, sauvant plusieurs vies. Les agents qui interviennent introduisent la naloxone dans le nez de la personne faisant une surdose en la vaporisant dans la cavité nasale. Ceci aide à stabiliser l'état de la personne en attendant qu'arrivent les ambulanciers paramédicaux pour la prendre en charge.
« J'ai été témoin de cas où des gens, essentiellement, reprennent vie après une administration de naloxone, c'est vraiment quelque chose quand ils sont à deux doigts de la mort et qu'ils sont ranimés », raconte l'agent Flores. « Et qu'importe où l'on habite en ville, la consommation d'opioïdes atteint les familles de la banlieue, du centre-ville, et même de la campagne. »
Même si cette initiative mise surtout sur les agents patrouilleurs, le sergent d'état-major McGarry dit qu'il est proposé d'élargir sa portée pour éventuellement inclure les Équipes de ressources de quartier du SPO et peut-être plus encore.
« Ce travail a pour objectif principal de réduire les torts qu'infligent les substances illicites à notre collectivité », a indiqué le sergent d'état-major McGarry. « Nous voulons épauler le travail de nos partenaires et de Santé publique Ottawa pour aider à sauver des vies. »