Avertissement relatif aux risques du textage de photos intimes

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE : le vendredi 27 janvier 2023, 10 h 00

Ottawa – Le Service de police d’Ottawa tient à mettre en garde toute la population quant aux dangers de texter des images à caractère sexuel sur les plateformes de médias sociaux et au risque de devenir victime de sextorsion.

La détective Katrina Moore de l’Unité des enquêtes générales de la Police d’Ottawa dit que l’Unité reçoit des plaintes toutes les semaines, avec des victimes appartenant à toutes les tranches d’âge. La Police d’Ottawa a reçu autour d’une cinquantaine de signalements au cours des deux derniers mois.

« Une très considérable part de nos activités sociales occasionne le textage, le courriel, et une présence dans les plateformes de médias sociaux. Les prédateurs y sont toujours présents, à l’affût de victimes », précise la détective Moore.

Ces cyberprédateurs recherchent des victimes, d’abord en faisant mine de se lier d’amitié avec eux, puis leur demandant des photos. « Lorsqu’ils ont mis la main sur des photos ou des vidéos, ils exigeront d’autres images, ou de l’argent, menaçant d’envoyer les photos originales aux parents et aux proches de la victime. »

« Cette arnaque fonctionne parce que les victimes croient parler à quelqu’un de leur âge, habitant la même ville et du sexe qui les attire » explique la détective Moore, « mais la personne avec qui l’on communique pourrait, en fait, être n’importe qui, n’importe où au monde. »

Pour gagner la confiance de la victime, le prétendu « ami en ligne » peut proposer de lui échanger des photos intimes. Dans certains cas, un prédateur peut prendre le contrôle de la caméra web de la victime, qui ne réalise pas que son appareil l’enregistre à son insu. 

Ces criminels sont très doués pour dissimuler la réelle identité en ligne et ils se trouvent souvent hors du territoire canadien, ce qui rend difficile la tenue d’une enquête policière approfondie. Les plateformes médiatiques sont peu disposées à partager avec les enquêteurs policiers des renseignements personnels sur leurs usagers sans une ordonnance de communication ou un mandat de perquisition; en outre, elles sont établies partout dans le monde, ce qui complique encore la tâche d’identifier le malfaiteur ou l’organisation criminelle responsable.

Quelques conseils pratiques pour éviter la sextorsion:

• Limitez les renseignements personnels que vous partagez, afin qu’il soit plus difficile pour les arnaqueurs d’en savoir plus à votre sujet;
• Dans les médias sociaux, réglez vos paramètres de confidentialité afin de restreindre qui peut communiquer avec vous;
• N’acceptez pas de demandes d’amitié de la part d’inconnus;
• Couvrez la lentille de votre caméra web quand vous ne l’utilisez pas, afin d’éviter que l’on vous enregistre sans votre accord;
• Ne cliquez pas sur des liens et ne téléchargez pas de fichiers de sources inconnues. Un logiciel antivirus peut vous aider à filtrer les courriels possiblement dangereux;
• Une demande d’images intimes de soi doit être considéré un signal d’alarme -- n’en partagez jamais sur quelque plateforme de média social ou par un appareil électronique qui soit.

Conseils à l’intention des parents:

• Recherchez des ressources pour savoir comment assurer la sûreté de votre enfant en ligne. Le site https://protectchildren.ca/fr/ propose de bons conseils;
• Veillez sur les activités en ligne de vos enfants, leurs profils dans les médias sociaux, et sur qui sont leurs amis;
• Apprenez-leur à réfléchir avant de se lier d’amitié en ligne avec des étrangers et de partager de l’information délicate;
• Sensibilisez-les aux menaces en ligne, notamment la sextorsion, les faux profils, et la fraude;
• Faites qu’ils sachent pouvoir vous confier leurs questions ou problèmes, et que vous pouvez les aider si quelque chose leur arrive.

Si vous êtes are victime de sextorsion, la détective Moore conseille de « ne pas tenter de régler la situation par vous-même », mais de prendre les mesures suivantes:

• Cessez toute communication avec l’extorqueur;
• Conservez tous les textos, images, et communications;
• Si vous êtes d’âge mineur, ou même si vous êtes légalement adulte, parlez-en à vos parents ou votre tuteur pour qu’ils puissent vous aider;
• Prenez contact avec la police;
• Faites un signalement par la voie de Cyberaide.ca;
• Dénoncez l’utilisateur suspect auprès de la plateforme de médias sociaux par laquelle il communique avec vous.

« Les extorqueurs comptent sur la nature très intime de l’affaire pour vous décourager d’en parler. Personne ne vous jugera. Il est probable que ce prédateur ait fait plusieurs victimes et vous pouvez aider à le neutraliser. »

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