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Les détenus de la prison de la rue Nicholas y vivaient dans des conditions pénibles
Par Lysia Filotas, juillet 2017
Avant que la première prison d'Ottawa ne devienne une auberge, elle était située dans le sous-sol du nouveau palais de justice municipal, sur un terrain accordé par l'éminent propriétaire foncier Nicholas Sparks.
En réponse à des années de critiques quant au manque d'espace dans la prison existante, la prison de la rue Nicholas, conçue par l'architecte Henry Horsey, fut inaugurée en 1862.
Si l'édifice de trois étages et demi fut conçu dans l'optique d'être imposant, les détenus furent davantage intimidés par les déplorables conditions de vie accompagnant un séjour derrière les barreaux. Les détenus de la prison de la rue Nicholas n'avaient pas grand-chose à faire, sauf d'errer sans but au long des corridors ou attendre le lendemain dans une cellule sans chauffage, ni éclairage, ni ventilation, ni toilettes.
La prison de la rue Nicholas hébergeait des meurtriers, des gens atteints de maladie mentale et d'autres incarcérés pour des infractions mineures, telles que l'ivresse ou l'inconduite. Les archives de la prison font état de langage grossier et querelleur comme motifs d'emprisonnement, particulièrement si les propos insultants ou litigieux avaient été tenus en public.
Dans l'ancien temps, les enfants ne faisaient pas l'objet de lois distinctes. Les petits devaient répondre des mêmes accusations que les adultes, quoique les juges fussent plus susceptibles de faire preuve de clémence à l'endroit des enfants, sauf s'il s'agissait de récidivistes. Tout enfant âgé de moins de 12 ans était logé du côté de la prison réservé aux femmes. Le plus jeune détenu du pénitencier de la rue Nicholas n'avait que six ans.
Ce n'est qu'au début du 20e siècle que la Société d'aide à l'enfance fut instaurée à Ottawa afin de protéger les enfants. Auparavant, une mère incarcérée devait amener ses enfants avec elle lorsqu'elle purgeait sa peine. Toutefois, si elle avait une famille, un juge était plus susceptible de mettre une femme à l'amende que de l'incarcérer.
Les conditions carcérales étaient dures et insalubres. Avec le froid mordant en hiver et la chaleur étouffante, la prison offrait un terrain fertile aux maladies. De nombreux détenus périrent au cours de leur incarcération.
Au delà des petites et inconfortables cellules se trouvait la potence, qui servait de sombre rappel aux éventuels malfaiteurs quant aux possibles conséquences de la commission d'un crime.
Trois personnes furent pendues à la prison de la rue Nicholas, le plus connu d'entre eux étant Patrick James Whelan, qui en fut puni en 1869 pour le meurtre de Thomas D'Arcy McGee, l'un des pères de la confédération. Cette pendaison, la dernière exécution publique de l'histoire du Canada, eut lieu en présence de plus de 5000 personnes.
En 1933, William George Seabrooke fut pendu à la prison, deux ans après avoir abattu un employé de station-service lors d'un braquage.
La dernière condamnation à mort accomplie à la prison fut celle d'Eugène Larment. Il fut pendu en 1946 pour le meurtre du détective Thomas Stoneman de la Police d'Ottawa.
Après plus d'un siècle d'activité, on ferma les portes de la prison de la rue Nicholas en 1972, en raison des conditions de vie déplorables y régnant. Les détenus furent déménagés au nouveau Centre de détention de la région Ottawa-Carleton à Blackburn Hamlet. Ironiquement, après la rénovation du bâtiment et sa réouverture en tant qu'auberge en 1973, un nouveau programme de travail destiné aux détenus leur proposait d'assurer une partie de l'entretien de l'immeuble.
Aujourd'hui, la prison est devenue, d'un froid et sinistre pénitencier, une auberge lumineuse et accueillante. Malgré cette nouvelle vocation, une grande partie de l'édifice demeure intacte. En effet, la potence a été laissée dans son état d'origine, et nombre des cellules sont inchangées.
Les voyageurs et autres membres du public peuvent s'offrir une visite guidée pour constater par eux-mêmes les conditions désagréables au sein desquelles vivaient les prisonniers.