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Droits des femmes - On en a fait du chemin, bébé!
Par Peggy Staruch, novembre 2017
Vers la fin des années 1960, alors que le monde était témoin de changements des mentalités en rapport au sexe, à la race, et aux stéréotypes, une campagne publicitaire parut épouser la révolution féministe en cours. Dans la pub, une femme apparaissait seule, tenant divers rôles, de la femme d'affaires à Superman -- et en caractères gras, on pouvait lire: You've come a long way, baby (« Tu en as fait du chemin, bébé »)
En tant que femmes, on a fait tout un bout de chemin.
En 1851, le Nouveau-Brunswick accorda aux femmes abandonnées ou désertées le droit de disposer de leurs finances et de gérer leurs propres biens.
« Jusqu'aux années 1850, les femmes mariées, dans les colonies des Maritimes et du Haut-Canada, n'avaient aucun droit reconnu par la loi de détenir ou d'exploiter des biens, sauf dans les cas prévus par l'équité, » selon l'ouvrage de Peter Ward, Courtship, Love, and Marriage in the Nineteenth-English Canada. En termes de droit civil, une femme mariée n'avait pas d'existence régulière. On lui refusait le droit de faire un testament, de vendre des biens, de souscrire un contrat, ou de faire des affaires sans le consentement de son mari.
Ce n'est qu'en 1859 qu'une femme mariée pouvait, au Canada, pouvait détenir des biens en autonomie, hors du contrôle de son mari.
La Loi de 1857 sur le divorce et les causes matrimoniales permettait le divorce, mais elle avantageait nettement les hommes au détriment des femmes. D'après l'ouvrage d'Horace Nelson, Selected Cases, Statutes and Orders, un mari pouvait demander le divorce au seul motif que son épouse avait commis l'adultère. L'épouse, par contre, devait prouver toute une gamme d'infractions, comme la cruauté, l'inceste, la bigamie, ou l'abandon, pour qu'on lui accorde le divorce.
Des progrès furent accomplis lors des décennies 1880 et 1890 sur le plan du travail des femmes. En 1880, le Canada accorda aux femmes le droit de fréquenter l'université; vers la fin des années 1880, les femmes habitant l'Ouest américain purent se prévaloir de congés de traite, et à compter de 1895, elles purent œuvrer comme avocates.
Au tournant du siècle, le mouvement suffragiste, qui visait à l'obtention des droits de la personne fondamentaux pour les femmes, sortit enfin victorieux en 1916 lorsque les femmes se virent accorder le droit de vote et celui de se porter candidates à une charge politique au Canada - généralement au sein des conseils municipaux ou scolaires. Le mouvement suffragiste, c'était bien plus que le droit de vote; au départ, il avait été formé afin de permettre aux femmes de s'élever au dessus d'un état où elles étaient pratiquement considérées comme du bétail. Le mouvement fit pression en faveur de réformes du système éducatif et vit l'inclusion des garçons et des filles dans l'obligation scolaire pour la nation.
« Les femmes durent d'abord convaincre le monde qu'elles étaient dotées d'une âme, ensuite qu'elles avaient un esprit, ce qui mena à cette question d'entité politique, et la fin n'est pas en vue, » écrivit la féministe canadienne Nellie McClung, qui, avec ses consœurs Henrietta Muir Edwards, Emily Murphy, Louise McKinney et Irene Parlby, furent baptisées les « Cinq célèbres » qui lancèrent l'affaire « Personnes » qui fit valoir que les femmes devraient être éligibles à des postes (notamment le Sénat).
Le 14 mars 1928, la Cour suprême du Canada décida que l'article 23 de la Loi constitutionnelle devrait être modifié, remplaçant le masculin « il » par le « personne » neutre, et accordant aux femmes la possibilité de siéger au Sénat. Les candidates devaient toujours posséder des biens d'une valeur minimale de 4000$ et être âgées d'au moins 30 ans. Et s'ensuivirent plusieurs mois de débats à établir si la définition de « personnes » incluait les femmes.
La Cour suprême dut intervenir et clarifier que c'était bien le cas.
Mais la montée fut tout de même pénible.
Un article paru en 1955 dans le magazine Good Housekeeping et intitulé The Good Wife's Guide (« Le guide de la bonne épouse ») conseillait aux femmes quant à la manière de « plaire » à leur mari. Voici quelques-uns des conseils prodigués: « Retouchez votre maquillage, mettez un ruban dans vos cheveux et ayez l'air fraîche », « N'oubliez pas que ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres », « Ne vous plaignez pas s'il est en retard pour le souper, ou même s'il ne rentre pas de la nuit. » Au bout du compte, « Une bonne épouse connaît sa place. »
Il fallut attendre la Loi sur les Indiens en 1960 pour accorder le vote aux femmes autochtones vivant sur des réserves. À partir de la même année, les femmes eurent la possibilité de se présenter à une élection, sans les restrictions antérieures liées aux biens, à l'âge, et à la valeur.
En 2000, le Canada apporta une modification à la Loi sur les normes d'emploi, indiquant qu'une femme ne pouvait être moins payée qu'un homme si elle effectuait un « travail égal. » Néanmoins, des dispositions furent prises pour permettre une disparité salariale fondée sur un système d'ancienneté; un régime du mérite; tout système mesurant les gains par la quantité ou la qualité de production; et toute différence ne reposant pas sur le sexe de l'employé - ce qui laissait beaucoup de place à l'interprétation de la disparité salariale entre les sexes.
En Ontario, la Loi sur l'équité salariale fête son 30e anniversaire, et elle fut la première tentative du Canada à réglementer les salaires liés à des occupations traditionnellement perçus comme « emplois féminins.» Cependant, ce n'est pas encore l'égalité salariale. Au Canada, selon une étude menée en 2016 par Statistique Canada, une femme gagne encore en moyenne 74,2 cents pour chaque dollar que gagne son homologue masculin.
« La présence d'une disparité salariale entre les sexes en 2016 au Canada est inacceptable, » déclara la ministre de la Condition féminine Patty Hajdu dans un communiqué. « Notre gouvernement croit fermement au principe d'un salaire égal pour un travail de valeur égale et au traitement équitable de tous les travailleurs en milieu de travail, et nous sommes résolus à prendre des mesures en vue d'éliminer la disparité salariale entre les sexes, de soutenir l'avancement économique des femmes et de réduire l'inégalité des revenus. »
Au Canada, les femmes composent 50,4% de la population. Par l'habilitation, l'éducation, et l'appui, les femmes assument des rôles non-traditionnels, deviennent le soutien de leur famille, briguent les suffrages, et évoluent même au sein d'équipes sportives masculines.
À l'aide du soutien et des occasions appropriés, nous pouvons éliminer les disparités existantes pour la nouvelle génération de docteurs, de soldats, de pilotes, de premiers ministres - tout ce à quoi une jeune fille peut aspirer, sans restriction.
Le Service de police d'Ottawa (SPO) est résolu à s'affairer, avec ses partenaires de première ligne, à mieux servir toutes les personnes s'identifiant comme femme à Ottawa. Au moment de fêter nos 150 ans en tant que nation, il importe de jeter un regard en arrière afin de constater le trajet que nous avons parcouru ensemble.
Et nous avons fait énormément de progrès.
Même s'il reste bien de l'ouvrage à accomplir du côté des questions féminines, le SPO va continuer à solliciter la rétroaction et les conseils de ses précieux partenaires et parties prenantes en vue de poursuivre ce qui fut chèrement acquis par les suffragettes à l'aube du siècle dernier.